Zum Liederabend am 21. Februar 1977 in Paris


Le Figaro, Paris, 23. Februar 1977

Fischer-Dieskau

Incomparable

Les longues ovations qui montaient, l’autre soir, salle Pleyel, vers Dietrich Fischer-Dieskau, après son récital de lieder d’Hugo Wolf, sur des poèmes de Goethe, ont salué l’un des événements musicaux majeurs de la saison. Par une subtile progression, le grand baryton allemand nous a conduits de l’onirisme mystérieux des

Chants du harpiste, tirés du Wilhelm Meister, à l’immense et puissant Prométhée, dont le défit titanesque a des accents wagnériens.

Tel un aiglé royal, Fischer-Dieskau continue de règner en maître sur le lied. La perfection du style, la justesse du ton n’ont d’égale que l’admirable variété des couleurs, qui réussit à épuiser l’infinie richesse de ces pièces, dont certaines constituent de véritables mini-opéras de chambre.

Elan romantique, philosophie, naturalisme, humour se succèdent, portés par une voix qui fait oublier son étendue, tant les graves ont de chaleur et de timbre, les aigus de souplesse et de velouté. J’ajouterai – qualité suprême – une prononciation hors de pair, tout entière au service des intentions du poète. Ainsi, l’idée s’incarne et devient beauté pure dans le mariage exemplaire du verbe et de la musique.

Soulignons, enfin, la totale complicité avec Wolfgang Sawallisch, qui retrouve, au piano, la palette de l’orchestre.

Jacques Doucelin

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