Zum Konzert am 5. Februar 1981 in Paris

Le Monde, 7. Februar 1981

« La Quatorzième Symphonie » de Chostakovitch

[…]

Extraordinaire musique, concentrée, faite avec des moyens réduits (dix-neuf cordes, quelques percussions), qui fut admirablement interprétée par l’Orchestre de Paris sous la direction de Rudolf Barchaï, le créateur de l’œuvre du temps qu’il était chef de l’Orchestre de chambre de Moscou avant de partir pour Israël. Ses mouvements lestes, d é n u é s de toute onctuosité, font ressortir les lignes musicales d’une transcendante énergie dans leur rigoureux dépouillement. Siegmund Nimsgern révèle ici des qualités inconnues d’émotíon dans cette voix noire qui paraissait souvent brutale, comme s’il se modelait sur la diction incomparable de Dietrich Fischer-Dieskau qui devait chanter cette symphonie-lieder avec son épouse Julia Varady. Celle-ci, éblouissante dans sa tunique rouge d’où émergent un petit visage indomptable et des cheveux blonds, avec cette voix d’une richesse prodigieuse, d’une qualité exquise légère, qui soudain se déploie, se tort, s’enfle, s’empourpre,se bronze, pleure, glace, désespère, s’indigne ou plane au sein d’une infinie tendresse.

Jacques Lonchampt

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